Le refroidissement liquide des serveurs, rêve ou réalité ?

Même si des solutions ont été partiellement trouvées pour exploiter la chaleur fatale des datacenters (voir notre article « Les datacenters pour chauffer la France ? »), il est essentiel que ces derniers continuent d’améliorer leur efficacité énergétique. Cela passe nécessairement par le refroidissement liquide des serveurs. Mais celui-ci est-il aujourd’hui possible ?

Le refroidissement des serveurs par l’air montre ses limites

Jusqu’à présent, dans les datacenters, il a surtout été question de profiter de la chaleur fatale, c’est-à-dire la chaleur produite et non récupérée. Il faut dire que le refroidissement des serveurs par l’air ambiant est loin de l’optimum en matière d’efficacité énergétique puisqu’il recourt à l’utilisation de climatiseurs qui, eux-mêmes, consomment de l’énergie. Cet air refroidi est ensuite apporté dans les baies. Quant à l’air réchauffé par ce processus, il est le plus souvent perdu.

Or, même si des innovations ont permis d’exploiter tout ou partie de cette chaleur fatale dans un pourcentage plutôt faible des datacenters, elles ne sont probablement pas le modèle vers lequel doivent tendre les centres de données.

Eh oui, le refroidissement des serveurs par l’air a ses limites et c’est pourquoi depuis près de 10 ans, aux quatre coins de la planète, des chercheurs avancent sur le refroidissement liquide des serveurs.

Le refroidissement liquide des serveurs, c’est pour bientôt ?

Tout récemment, ZDNet a consacré un article au refroidissement liquide des serveurs et a eu l’occasion d’interviewer Serge Conesa, le fondateur de l’entreprise Immersion4 spécialisée dans le refroidissement huile des serveurs informatiques.

On y apprend que le refroidissement liquide des serveurs pourrait devenir une réalité très prochainement puisqu’il évoque de nombreux projets en cours.

Baptisée Ice Coolant, la solution de refroidissement par bain d’huile de cette société repose sur un fluide diélectrique compatible avec les matériaux d’une part et avec la connectivité optique d’autre part.

Cette solution procurerait de nombreux atouts aux datacenters qui en seraient équipés :

– Refroidissement du volume utile et non de l’espace dans son ensemble

– Possibilité de simplifier le système de détection et d’extinction des incendies

– Suppression des risques liés à la poussière

– Possibilité d’utiliser la chaleur produite (pour alimenter une chaudière numérique par exemple)

Autant dire que les datacenters pourraient bien s’intéresser de près à cette solution. Toutefois, il ne faut pas négliger la question du coût. Si aucun surcoût n’est observable lorsque cette solution est intégrée dans un projet de datacenter neuf, il en est différemment pour des datacenters déjà construits, certains aménagements indispensables pouvant faire exploser la facture.

En 2019, le refroidissement liquide des serveurs n’apparaît plus comme un rêve mais bien comme une réalité. Toutefois, la technologie n’est encore pas mature et il faudra donc du temps pour qu’elle se démocratise dans les datacenters.

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