Au cours des derniers mois, de nombreuses initiatives ont été conduites pour utiliser l’énergie émise par les datacenters. Souvent gaspillée, celle-ci peut effectivement permettre de chauffer des logements, des infrastructures publiques, etc. Mais l’exploitation de la « chaleur fatale » des datacenters pourrait-elle, à l’avenir, permettre de chauffer la France entière ? Rien n’est moins sûr…
Exploiter la chaleur fatale des datacenters, une riche idée
Derrière la notion de « chaleur fatale » se cache « l’énergie émise par un processus de production et ne pouvant être récupérée ».
Souvent assimilée à un véritable « gâchis écologique », la chaleur fatale est un problème auquel sont confrontés les professionnels du datacenter, la consommation énergétique des centres de données étant excessivement importante.
Il faut dire que dans les datacenters, des systèmes de refroidissement très énergivores sont présents pour éliminer tout risque de surchauffe des serveurs. Au total, les centres de données français auraient ainsi consommé 3TWh en 2015, une consommation électrique supérieure à la ville de Lyon dans son ensemble sur la même période.
Ce constat explique pourquoi l’exploitation de la chaleur fatale des datacenters semble aujourd’hui un passage obligé pour éviter un gaspillage important d’énergie.
Des initiatives multiples pour exploiter la chaleur fatale des datacenters
Conscients de la nécessité d’exploiter la chaleur fatale des datacenters, les professionnels ont multiplié les initiatives au cours des derniers mois. Qarnot Computing a ainsi lancé des radiateurs-ordinateurs qui se chargent de chauffer les logements qu’ils équipent grâce à la chaleur générée par les microprocesseurs qu’ils embarquent lorsque ces derniers font valoir leur puissance de calcul. À Paris, du côté de la Butte-aux-Cailles, c’est une piscine municipale qui est chauffée grâce à la chaleur fatale générée par des serveurs informatiques de Stimergy. Cette même entreprise a créé des « chaudières numériques » dans la région nantaise. Pour ce faire, des serveurs baignent dans de l’huile minérale qui chauffe lorsqu’il y a de l’activité dans ces derniers. La chaleur est transmise à l’eau qui circule dans des tuyaux passant dans le bain d’huile et qui sont reliés à une chaudière traditionnelle qui s’occupe du reste.
D’autres, comme le groupe Casino, ont parié sur la création de datacenters dans leurs réserves et entrepôts (en savoir plus sur l’arrivée de Casino dans l’univers du datacenter). Plutôt que de conserver des espaces libres, le spécialiste de la grande distribution a décidé d’équiper ses locaux en serveurs, la chaleur générée permettant de chauffer les lieux alors que cette nouvelle activité permet de générer des revenus complémentaires.
Nul doute que ces initiatives ne sont que les premières d’une très longue liste…